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Focus sur : BULF

Créé en 2004, Bulf est à l'origine un petit miracle : la simple rencontre d'un ancien OUF Stéphane, et sa future femme, Ingrid, ainsi que deux locaux : Caro et Christophe. De cette rencontre naît l'idée d'un club. Pour le choix de la ville, Stéphane Lavignac prend les choses en main et va en discuter avec le maire de sa petite commune : Fuveau. Ancien sportif, ce dernier ouvre un créneau dans le gymnase, inscrit le club à l'Office Municipal des Sports et se place immédiatement en défenseur du club.

Alors que l'intégralité des clubs français souffre d'un manque de reconnaissance et d'une difficulté à se faire tolérer comme simple sport, que la FFDF n'est pas reconnue encore Jeunesse et Sport, Bulf est accueilli et traité de façon bienveillante immédiatement. Le club se monte donc et prend ce nom bizarre sonnant comme un rot gastrique étouffé, mais qui est directement inspiré de la Beach Ultimate Lover Association (BULA), auquel les créateurs ont greffé le nom des habitants de la ville (Fuvelain), avec l'idée de privilégier le jeu sur plage.

Sur le plan géographique, sans être idéale, la situation la ville est bonne : cette commune est à 40 minutes de Marseille, 30 d'Aix-en-Provence, 40 de Pertuis et avait une population d'environ 9 500 habitants, en hausse depuis.

Le club est né, il intègre dès lors une division méditerranéenne dont il est le 6ème club avec Ziggles (155 km), Moustix (311km), Monkey Foo (304km), Tourne-Disc (472km) et BTR (401km). S'il est finalement plutôt central, il se retrouve isolé et Stéphane souhaite rapidement proposer des compétitions à ses futurs adhérents pour développer son nouveau club. La première année, deux tournois sont créés : le Tpaca'p, tournoi indoor, et le Bulf l'eau, tournoi beach.

Le Tpaca'p (jeu de mots avec la région Paca) est organisé à Fuveau et devient rapidement la réunion des clubs les plus proches et donc, on y retrouve naturellement les Disctérics de Girone (Espagne) comme régionaux, et le format « coupé du monde » avec matchs, repas, soirée et sieste dans le gymnase plaît beaucoup !

Côté Bulf à l'eau, organisation minima à cause des spécificités de Marseille, mais vitrine extérieure du club qui ne grossit jamais et réussit à attirer des étrangers avec des clubs Espagnols, Italiens ou même Irlandais... Cependant, le facteur mistral y est déterminant pour la qualité du jeu proposé et certains matchs tournent au suicide sportif, avec parfois une journée complète de compétition annulée. En parallèle s'organise un tournoi « Les collègues » avec l'idée de jouer sans avoir à enchaîner les kilomètres. Le tournoi se transformera progressivement en pick-up.

http://bulfbeach.free.fr/ le site existe encore, mais il a mal vieilli et peut provoquer un décollement de la rétine.

Bulf réussit donc immédiatement à s'imposer comme le moteur du Sud de la France, et s'il essaye de se développer sportivement à coup de rencontres régulières dans le très poétique Gang Bang Rituel (journée de match mélangé avec Ziggles), ce sera surtout aux autres clubs que l'organisation des tournois apportera. En effet avec des formats à 4 ou 5 joueurs, les tournois des BULF sont des tremplins idéaux pour la formation de nouveaux joueurs ou la tentative de création de nouveaux clubs comme Mistral (Avignon avec Erin), Les Capsules (La Crau, meilleur nom de l'histoire) ou encore Heraultimate qui n'arrive pas à se lancer.

Sportivement, c'est difficile, mais le club réussit progressivement à attirer vers lui de nouveaux joueurs : Alain (Anges des Monts) et Yann (Ex UV) depuis Marseille, Fred (Carpentras), Ivan (Pertuis) ou encore Arnaud (un géant de plus de 2 mètres) deviennent autant de joueurs prêts à avaler les kilomètres pour participer à l'élan collectif de ce jeune sport et l’apogée sportive restera une troisième place lors de la DR Méditerranée 2009.

Cette apogée est aussi la fin du club : en effet, l'énergie incroyable que déploie Stéphane Lavignac a une limite : il en fait beaucoup trop, mais n'arrive pas à déléguer quelque chose qu'il a créé. Il veut ainsi être partout, tout gérer, s'occuper de tout et en diluant son énergie, commet des erreurs ou n'en fait pas assez sur un point. Le reste des membres, las de vouloir aider et s'impliquer sans avoir les clés ou de ne pas pouvoir partager leur vision des choses, terminent la saison et prennent une décision qui sera explosive.

Stèphane Lavignac

Le club vole en éclats, BULF devient T-R'Aix et rejoint la grosse ville la plus proche, Aix en Provence, pour essayer d'enrichir le club avec le pôle universitaire et son potentiel de joueurs étrangers expérimentés. L'association déménage et il n'en reste plus de structure pour la ville de Fuveau qui retire le créneau indoor. Ivan retourne sur ses terres et crée KLB (KlubDultDuLub pour Club d'Ultimate du Lubéron) et apporte du folklore régional au sport ; Stéphane s'oriente vers Marseille pour aider la fondation d'Ultimate Marseille ; Fred retourne sur Carpentras et, avec l'aide (encore) de Stéphane, va tout de suite organiser le nouveau tournoi de référence indoor : Le Jungl'Tour, avec son nouveau club Pongo ; et enfin Yann Miniére remonte sur Valence où, avec Quentin Dupré la Tour, il lance également un nouveau club, Vazylence.

Fort de cette explosion, l'ultimate méditérannéen se voit fourni de 5 clubs au lieu d'un et le développement local a pu continuer plus sereinement, avec la possibilité pour tous d'essayer des choses différentes.

En bref : de l'impulsion initiale d'une rencontre multiple, un homme a remué ciel et terre pour faire vivre et grandir un sport dans le plus grand isolement et l'a fait grandir jusqu'à en perdre le contrôle. Désormais, si Stéphane Lavignac oriente son énergie dans la LBU44 (on vous laisse chercher), son énergie a fait effet Papillon et l'Ultimate a construit un réseau de clubs à partir d'un club aujourd'hui disparu et qui n'aura vécu que 6 saisons.


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